Epilation laser et à la lumière pulsée : un médecin canadien tire la sonnette d’alarme



La guerre du business de l’épilation définitive semble désormais bien déclarée des deux côtés de l’Atlantique. Faisant écho - bien malgré lui - à l’action en justice menée par le groupe Guinot-Mary Cohr en France *, un médecin esthétique de renom dénonce l’utilisation de lasers et d’appareils à lumière pulsée par les instituts de beauté au Canada, en dehors de tout contrôle médical.

« À mon avis, les lasers et autres appareils à énergie lumineuse, comme les IPL, devraient être considérés comme des appareils à usage médical exclusif et être disponibles seulement dans des centres où un médecin qualifié assume la responsabilité et la supervision des traitements » dénonce le docteur Hébert, Président de l’Association canadienne de médecine esthétique. 

«  J’apparente ces traitements à des actes médicaux qui peuvent être délégués à du personnel qualifié et familier avec les lois de la physique des lasers, qui soit capable de reconnaitre les moindres signes de complications et d’orienter les patients vers les ressources médicales sur place pour une prise en charge immédiate » précise t-il.

Le docteur Yves Hébert s’appuie sur les témoignages, de plus en plus nombreux, de patients souffrant de brûlures au second degré suite à des séances d’épilation définitives réalisées dans des instituts de beauté, ainsi que sur les décisions récemment prises par plusieurs états Nord-américains qui ont décidé d’interdire l’usage du laser et de la lumière pulsée en dehors de tout contrôle médical strict.

Le docteur Hébert souhaite donc que l’organisme de contrôle officiel Santé Canada  légifère - à minima - pour que l’usage des lasers soit confié exclusivement à des médecins qualifiés, comme c’est déjà le cas en France.

Suite à une plainte pour concurrence déloyale déposée par le groupe Guinot-Mary Cohr fin novembre 2011, 17 fabricants d’appareils d’épilation à la lumière pulsée avaient reçu la visite d’un huissier pour faire constater leurs ventes à des esthéticiennes. Un texte de loi datant de 1962 (…) stipule en effet les personnes non diplômées en médecine ne peuvent pratiquer l'arrachage du poil que s'il s'agit d'épilation à la cire ou à la pince. « Nous croyons que les esthéticiennes sont les victimes des fabricants. La plupart d’entre elles ignorent les dispositions légales et sont trompées par les publicités. », avait alors déclaré l’avocat de Guinot-Mary Cohr. On notera toutefois que ce dernier n'a pas remis en cause la vente d’appareils à lumière pulsée à domicile, comme ceux qui sont commercialisés par des multinationales telles que Philips, Braun, ou Remington et que l'on peut acheter librement dans n'importe quelle enseigne distribuant des produits électro-ménagers. Le tribunal de Commerce de Paris, saisi pour cette affaire, doit rendre son verdict le 22 mars prochain.


Pour en savoir plus : le blog du docteur Hébert